Histoire d'O selon Oraclutie

R***s Favourite from The Story of O
Les Amants de Roissy
On la lasserait respirer, ...

LES AMANTS DE ROISSY

On la laisserait respirer, mais quand elle aurait repris haleine, on recommencerait, jugeant du résultat non par ses cris ou ses larmes, mais par les traces plus ou moins vives ou durables, que les fouets laisseraient sur sa peau. On lui fit observer que cette manière de juger de l'efficacité du fouet, outre qu'elle rendait inutiles les tentatives que faisaient les victimes, en exagérant leurs gémissements, pour éveiller la pitié, permettait en outre de l'appliquer en dehors des murs du château, en plein air dans le parc, comme il arrivait souvent, ou dans n'importe quel appartement ordinaire ou n'importe quelle chambre d'hôtel, à condition d'utiliser un bâillon bien compris (comme on lui en montra un aussitôt) qui ne laisse de liberté qu'aux larmes, étouffe tous les cris, et permet à peine quelques gémissements.

© Société Nouvelle des Editions Jean-Jaques Pauvert, 1954-1972



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